Biodiversité et Ecosystèmes
Biodiversite Et Ecosystemes
BIODIVERSITE:
- Les écosystèmes, la faune, la flore que nous conservons et protégeons ici pour notre bien être peuvent avoir une grande valeur pour nos semblables à l’autre bout de la planète. Les êtres humains sont interconnectés par la biodiversité : elle est un élément essentiel du patrimoine de l’humanité. Par ses valeurs multiples marchandes et non marchandes, la biodiversité joue un rôle crucial dans l’équilibre de nos structures de production, mais également dans nos représentations sociales, culturelles et symboliques.
Selon diverses études (SPANB 2000, 4ème et 5ème rapports nationaux), la biodiversité algérienne globale (naturelle et agricole) compte environ 16 000 espèces et taxons confondus, les paramètres suivants pouvant en être soulignés :
- 3139 espèces de spermaphytes décrites totalisant 5402 taxons en tenant compte des sous-espèces, de variétés et autres taxons sub-spécifiques ;
- 67 espèces végétales parasites (10 autres seraient inconnues) ;
- Environ 1000 espèces présentent des vertus médicinales (60 autres espèces seraient encore inconnues) ;
- 1670 espèces (soit 53,20% de la richesse totale algérienne) sont relativement peu abondantes et se présentent comme suit : 314 espèces assez rares (AR), 590 espèces rares (R), 730 espèces très rares (RR) et 35 espèces rarissimes (RRR) ;
- Prés de 700 espèces sont endémiques ;
- 226 espèces sont menacées d’extinction et bénéficient d’une protection légale(Décret n° 12-03 du 4 janvier 2012).
- 850 espèces ont été recensées dont, environ, 150 espèces sont menacées.
- 713 espèces de phytoplancton, des algues marines et des macrophytes, ont été recensées.
- Pour les champignons, plus de 150 espèces sont connues.
La population faunistique connue totalise 4 963 taxons dont un millier de vertébrés. Cette dernière catégorie est représentée notamment par les classes suivantes : les poissons (300), les reptiles (70), les oiseaux (378) et les mammifères (108).
L’Algérie compte près de 150 taxons de micro-organismes et de nouveaux micro-organismes sont identifiés dans le cadre de recherches en cours.
Pays Partie à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) depuis 1995, l’Algérie a élaboré une première SPANB en 2000 qui a permis d’évaluer le niveau de connaissances relatif à différents taxons de la faune et de la flore en Algérie. Cette stratégie a été mise à jour et adaptée à l’évolution des différents contexte en 2016 et s’inscrit dans la vision de « la biodiversité pour le développement économique et social durable et l’adaptation aux changements climatiques ».
- Conformément à l’article 26 de la CDB, chaque pays parti à la convention est tenu de soumettre un rapport national périodique, sur les mesures prises pour la mise en œuvre de la Convention et leur efficacité. L’Algérie, à travers son ministère de l’environnement et dans le cadre d’un processus participatif, a élaboré six (06) rapports nationaux sur la biodiversité, le dernier datant de décembre 2019.
Ce sixième rapport national (6RN) sur la diversité biologique a pour objectif d’examiner l’état de mise en œuvre de la SPANB 2016-2030, d’identifier les mesures prises et d’évaluer leur efficacité. Ce sixième rapport vise, aussi, à évaluer les progrès accomplis par l’Algérie pour la réalisation de ses objectifs nationaux ainsi que les objectifs d’Aichi pour la diversité biologique (contribution de l’Algérie à la réalisation des Objectifs d’Aichi).
ECOSYSTEMES :
Pendant de nombreux millénaires, la mer méditerranéenne « mer au milieu des terres » a servi de berceau aux innombrables civilisations humaines, en s’inscrivant comme une dimension importante dans leur patrimoine culturel et en leur fournissant des moyens nécessaires pour leur subsistance grâce aux multiples biens et services rendus par ses écosystèmes côtiers et marins.
Unanimement, les écosystèmes marins et côtiers abritent un important capital naturel, tant physique que biologique, et comptent parmi les systèmes écologiques les plus complexes et fructueux existant à la surface de notre planète, leur richesse et diversité en ressources naturelles demeure impressionnantes. Ceux de la mer méditerranéenne représentent environ 18% de la biodiversité marine connue. Cette diversité, qui caractérise aussi les écosystèmes Algériens, est due essentiellement à deux habitats marins, qui ont un rôle bio-stratégique régional important en participant à une cascade de processus écologiques d’impact mondial : Prairies de Posidonia oceanica et le coralligène.
Les écosystèmes côtiers et marins Algériens hébergent aussi d’autres communautés biotiques constituant des pelouses, prairies, ou forêts dans la zone euphotique des fonds côtiers ex : les pelouses à Cymodosa nodosa, à Zostera marina et Zosteranoltii, des formations organogènes à base de vermets (Dendropoma sp.) ainsi que des algues calcaires,
« Il est dénombré, actuellement en Algérie près de 4 500 espèces marines, cette richesse spécifique est constituée à plus de 71 % d’arthropodes, de mollusques et d’annélides benthiques, de poissons, d’algues macrophytes et d’espèces zooplanctoniques. Trois espèces sur quatre rencontrées et identifiées le long de la côte algérienne appartiennent à l’un de ces six groupes taxonomiques.» (Source de donnée : SNGIZC 2020-2030).
La présence d’un nombre de 11 mammifères marins (le phoque moine et 10 cétacés) ont été signalés en Algérie sur un total de 20 espèces et trois sous-espèces recensées en Méditerranée (mer Noire incluse). Les pinnipèdes ; les baleines (mysticètes), à fanons, les dauphins et marsouins (odontocètes), à dents avec un seul évent (Source de donnée : programme national de surveillance de la biodiversité et des espèces non-indigènes marines en Algérie, IMAP).
- La disparition de la baleine basque est confirmée ;
- La présence du phoque moine reste à vérifier ;
- La présence du marsouin est tout aussi incertaine.
Avifaune pélagique ou littoral : Procellariidae, Phalacrocoracidae Sulidae Phoenicoptaridae Pandionidae Falconidae Laridaesternidae Scolopacidae (Source de donnée : programme national de surveillance de la biodiversité et des espèces non-indigènes marines en Algérie, IMAP).
Avec une superficie de 8,7 millions d'hectares, l'écosystème montagneux représente 3,6% du territoire. Il est composé de:
L’ensemble tellien et littoral : un espace de montagnes forestières et de piémonts variés et assez diversifiés. Géographiquement, les espaces de montagne s’étendent le long de la partie Nord du pays et en bordure des hautes plaines steppiques. Ils occupent les sommets des monts et des massifs de l’Atlas tellien, une grande partie des versants septentrionaux ainsi que de nombreux piémonts en bordure des plaines. Ils sont définis comme des ensembles qui regroupent toutes les terres au-dessus de 12% des pentes, soit 43% de l’ensemble tellien. Les zones qui les constituent couvrent une superficie globale de 7 565 000 ha. Ces montagnes telliennes sont occupées sur les hauteurs par des forêts de cèdre, de chêne-liège, de chêne-vert, de thuyas et de maquis divers (notamment dans les zones Est et Centre), ainsi que par de nombreuses aires de culture et d’élevage. Ces zones abritent également, dans les vallées, sur les plateaux et les versants, une population souvent dense, groupée en habitat compact mais aussi en habitat assez dispersé.
L’ensemble Atlas saharien : zones de montagne habitées par les sociétés agropastorales
Ces montagnes, semi-arides et fortement érodées, se situent sur les vieux massifs de l’Atlas Saharien (Aures, Djebel Amour...), sur les hauts et les bas piémonts du Tell Ouest et du Tell de l’extrême Est (Némemcha, Saida, Tébessa). Ces zones présentent des boisements clairsemés, des pratiques agricoles annuelles anciennes comme la céréaliculture et les légumes secs associées à l’élevage ovin, des terrasses irriguées dans les valléeset des densités humaines moindres.
L’écosystème steppique couvre 20 millions d’hectares ce qui représente une part de près de 8,37% du territoire national. Il s’étend des piémonts Sud de l’Atlas tellien au Nord jusqu’au piémont sud de l’Atlas saharien au Sud.
Ces écosystèmes sont délimités au Nord par l’isohyète 400 mm, qui coïncide avec l’extension des cultures céréalières en sec et au Sud, par l’isohyète 100 mm qui représente la limite méridionale de l’extension de l’alfa (Stipa tenacissima).
Ils sont dominés par 4 grands types de formations végétales et de formations azonales (spasmophiles et halophiles). Il s’agit des steppes d’alfa (Stipa tenacissima), des steppes d’armoise blanche (Artemisia herba alba), des steppes à base de sparte (Lygeum spartum) et des steppes d’Arthrophytum scoparium (remth).
Les Hautes Plaines steppiques constituent une région à caractère rural où le pastoralisme est l'activité principale. L’effectif du cheptel dans ces régions, dont la composante prédominante est la race ovine (environ 80% du cheptel) avec une charge de près de dix fois supérieure à la charge d’équilibre des parcours dont l’offre fourragère est en constante décroissance.
L’Ecosystème saharien représente 87% de la superficie de l’Algérie. Il est constitué de plusieurs unités géomorphologiques distinctes à l’instar des ergs (Oriental et occidental), des hamadas (Regs ou déserts caillouteux), des montagnes (Ahaggar) et des plateaux (Tassilis de l’Ahaggar et des Aajjers).
Le climat se caractérise par une aridité prononcée (moins de 100 mm), des températures élevées (de 20°C à plus de 35°C) et des amplitudes thermiques journalières importantes (30°C). La répartition des pluies est variable dans l’espace et dans le temps.
Du point de vue de la biodiversité, les écosystèmes sahariens sont relativement riches mais fragilisés par l’activité anthropique.
Sur le plan floristique, l’écosystème saharien renferme 2 800 taxons avec un fort taux d’endémisme.
Sur le plan faunistique, on récence plus de 150 espèces d’oiseaux et une quarantaine de mammifères à l’intérieur des limites géographiques des parcs nationaux du Tassili N’Ajjer (Wilaya d’Illizi) et de l’Ahaggar (Wilaya de Tamanrasset). La présence du Guépard a été confirmée en Algérie.
Conformément à l’article 1 de la loi 11-02 du 17 février 2011, relative aux aires protégées dans le cadre du développement durable, une zone humide est définie comme toute zone se caractérisant par la présence d’eau douce, saumâtre ou salée, permanente ou temporaire, en surface ou à faible profondeur dans le sol, stagnante ou courante, naturelle ou artificielle, en position d’interface et/ou de transition, entre milieux terrestres et milieux aquatiques, ces zones abritent de façon continue ou momentanée des espèces végétales et/ou animales.
A l’instar des autres zones humide dans le monde, ces milieux exceptionnels en Algérie, assurent un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau, l’épuration et la prévention des crues et l’adaptation au changement climatique. Ils sont aussi un support de nombreuses activités sources d’emplois tels que la chasse, l’agriculture, la pisciculture ou encore tourisme.
L’Algérie abrite une grande diversité d’habitats et d’écosystèmes des zones humides représentées par des lacs, des Oueds, des marais, des chotts, des sebkhas, des dayas, des oasis et qui se caractérisent par une richesse en espèces végétales et animales remarquables. Selon la Stratégie Nationale des Zones Humides, élaboré par la Direction Générale des Forêts, l’Algérie recèle 16 complexes et 103 sous complexes, comportant 2375 zones humides avec 2056 zones humides naturelles et 319 artificielles et dont 50 zones humides sont classées sur la liste Ramsar d’importance internationale.
Compte tenu des enjeux environnementaux, économiques et sociaux de ces milieux riches, fragiles et menacés, l’Algérie s’est engagée à préserver ces écosystèmes sur son territoire, notamment à travers la signature de la convention de Ramsar le 11 décembre 1982, et le lancement de nombreuses études permettant l’identification d’actions concrètes, pragmatiques de préservation et restauration de ces milieux humides.